Téléconsultation : une actualité très appréciée par les Français
Téléconsultation : une actualité très appréciée par les Français
La crise sanitaire due à la Covid-19 a engendré des modifications dans le quotidien des Français. Leurs habitudes ont changé, surtout sur le plan médical. Depuis le début du premier confinement, le 17 mars 2020, l’usage du numérique ne cesse de se développer dans le domaine de la santé. La téléconsultation enregistre ainsi de plus en plus d’adeptes en Hexagone. De son côté, l’État a mis en place des dispositions pour faciliter l’accès des Français à la consultation en ligne dès mars 2020. Décryptage du contexte.
Téléconsultation : un développement exponentiel en 2020
Un sondage réalisé par Odoxa pour le compte de l’ANS (Agence du numérique en santé) révèle que le nombre de Français qui ont eu recours à la téléconsultation s’est multiplié par 3 au cours de l’année 2020. Ce changement de comportement résulte des confinements successifs et de la peur de se faire contaminer par d’autres patients pouvant potentiellement être affectés par la Covid-19. Ainsi, de plus en plus de Français sont devenus adeptes de la consultation en ligne.
Selon les Echos, durant la première période de confinement, du 17 mars au 11 mai 2020, 25 % des consultations ont été faites à distance. Le montant des remboursements effectués par l’Assurance maladie pour les téléconsultations s’élevait à 19 millions d’euros en 2020.
Assouplissement des mesures pour favoriser la téléconsultation
- Une prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie
Depuis juin 2018, l’Assurance maladie rembourse à hauteur de 70 % les actes de téléconsultation, hors dépassement d’honoraires des médecins du secteur 2. Les 30 % restants étant pris en charge par la complémentaire santé pour les patients bénéficiant de cette couverture.
Afin de favoriser la télémédecine, cette prise en charge par l’Assurance maladie est passée à 100 % depuis le début de la crise sanitaire. Initialement, l’application de cette mesure de remboursement intégral était prévue se terminer au 31 décembre 2020, mais elle a été prorogée d’abord jusqu’au 16 février 2021, puis finalement jusqu’au 31 décembre 2021.
Les patients qui ne jugent pas utile de se déplacer ou qui appréhendent le contexte sanitaire peuvent donc continuer à profiter de la téléconsultation qui est totalement prise en charge par l’Assurance maladie. La consultation à distance peut s’effectuer par téléphone pour ceux qui habitent dans une zone blanche.
- La possibilité de consulter à distance le médecin de son choix
Pour favoriser la téléconsultation, l’État a préconisé une autre mesure d’assouplissement. Les patients affectés par la Covid-19 ou susceptibles d’avoir attrapé cette maladie ont la possibilité de s’adresser à un praticien autre que leur médecin traitant pour une consultation à distance. Cependant, ils doivent contacter dans un premier temps leur médecin traitant.
Téléconsultation : modalités de paiement et de remboursement
Pour une téléconsultation réalisée par un médecin pratiquant le tiers payant, le patient n’a rien à régler. Par contre, s’il s’adresse auprès d’un praticien pratiquant des dépassements d’honoraires, il a le choix entre le paiement en ligne, par virement ou par chèque.
Un médecin ayant élaboré une feuille de soins en ligne perçoit directement le remboursement de la téléconsultation de la part de l’Assurance maladie. Autrement, il envoie au patient la feuille de soins en version papier que l’intéressé doit remplir avant de le transmettre lui-même à l’Assurance maladie.
Une pratique qui séduit un nombre croissant de Français
Un sondage réalisé en avril 2020 par OpinionWay via un questionnaire en ligne révèle que 11 % des Français ont recouru à la consultation à distance depuis le début de la pandémie. Ce contexte s’explique par le fait que de nombreux cabinets médicaux ont été contraints de fermer pour des raisons sanitaires. Par ailleurs, des médecins se sont équipés afin de pouvoir proposer la téléconsultation à leurs patients. Cette situation a incité les Français à découvrir l’alternative virtuelle à la consultation auprès d’un cabinet médical.
30 % des personnes interrogées lors de ce sondage ont été séduites par l’expérience et ont déclaré être prêtes à recourir plus souvent à la médecine à distance à l’avenir. Ce sont surtout des citadins âgés de 25 à 34 ans et évoluant dans la catégorie socioprofessionnelle supérieure.
La crise sanitaire a permis aux Français de mieux comprendre les avantages de la téléconsultation. En effet, les relations entre les médecins et leurs patients ont beaucoup changé au cours de ces dernières années. Les praticiens ne disposent que de moins en moins de temps pour écouter ceux qui les consultent. Depuis le confinement qui a favorisé la téléconsultation, les Français ont eu l’occasion de constater la commodité de cette pratique qui se présente comme une complémentaire de la consultation classique.
Téléconsultation : ses atouts et ses limites
La crise sanitaire a favorisé le développement de la téléconsultation. Avant la crise de la Covid-19, seulement 7 % des Français ont recouru à la consultation à distance. Depuis mars 2020, 30 % des habitants de l’Hexagone qui utilisent Internet ont adopté la télémédecine. Toutefois, cette pratique se heurte parfois à des contraintes techniques qui limitent son usage.
Au chapitre des avantages de cette alternative virtuelle, les patients apprécient surtout sa praticité qui leur permet surtout de gagner du temps et de réduire les délais des rendez-vous chez les praticiens. Cependant, le dispositif a des limites. Les problèmes techniques ou les difficultés d’accès de certaines catégories de la population au numérique constituent des obstacles pour le développement de la téléconsultation.
20 % des individus interrogés révèlent qu’ils se sentent moins à l’aise lors d’une consultation à distance et appréhendent que le manque de contact direct puisse déshumaniser la rencontre entre un praticien et un patient.
67 % des répondants ont déclaré que la téléconsultation représente une alternative à la consultation physique dans un cabinet médical, mais elle ne constitue pas une solution de remplacement.