Souad mgh

Rédactrice

Mutuelle senior : quelle couverture santé choisir ?

Optimiser sa couverture santé s’avère intéressant pour toute personne envisageant de maintenir ses droits à la retraite (salariés, indépendants, fonctionnaires, etc.), mais aussi les seniors. Dans cette optique, quelle mutuelle nous convient lorsqu’on atteint un certain âge ?

Les garanties indispensables

  • Hospitalisation (les surcoûts médicaux et les frais dans un même service font augmenter rapidement la facture).
  • Appareils auditifs, appareils d’optique et prothèses dentaires (ces dispositifs ne sont pas systématiquement couverts, sauf si vous souscrivez une assurance maladie à 100 %).

Les autres garanties

  • Chirurgie réfractive des yeux, pédicure et vaccin « exotique » (non pris en charge par l’assurance maladie).
  • Thérapies alternatives (acupuncteurs, ergothérapeutes, ostéopathes…).
  • Services d’assistance (aide à domicile, soins aux animaux, etc.) lors de maladies graves, à domicile ou à l’hôpital.
  • Des consultations de télémédecine gratuite et sans prépaiement, dispensées par des médecins généralistes ou experts.
  • Des réseaux de soins optiques, dentaires et audios (prix inférieurs en raison de la négociation et le remboursement plus élevés).

Les packages de remboursement (ou bonus) augmentent au fil du temps pour encourager la fidélité.

La réglementation

Salariés

Les salariés qui bénéficient du contrat collectif de santé jusqu’à la date de départ à la retraite peuvent souscrire une mutuelle séparément. Toutefois, ils doivent en faire la demande à la compagnie d’assurance dans les 6 mois suivant leur départ (loi Evin 1989). La garantie reste la même et l’augmentation des primes de base sans la participation de l’employeur, peut atteindre 50 % immédiatement. Par exemple, si la part d’un salarié sur la mutuelle collective est de 50 euros sur la base d’une cotisation 100 euros/mois, il devra payer 100 euros/mois la première année de retraite sur sa mutuelle individuelle. La mensualité sera respectivement de 125 euros et 150 euros, pour la deuxième et la troisième année. Sachez qu’il n’y a pas de plafond de majoration au-delà.

Ex-salariés

Si l’augmentation de la mutuelle de l’ancien salarié est plafonnée à 50 % sur 3 ans, elle ne s’applique pas à son conjoint ou aux autres ayants droit (enfants), même s’ils étaient auparavant couverts par un contrat collectif.

 

Travailleur autonome

Les salariés retraités non rémunérés (indépendants, dirigeants majoritaires de sociétés anonymes, etc.) perdent les avantages fiscaux dont ils bénéficiaient jusque-là. Ses cotisations ne seront plus déductibles du bénéfice professionnel imposable dans une certaine limite.

Les retraités ou les anciens indépendants peuvent bénéficier de l’assurance maladie d’entreprise de leur conjoint, s’il exerce toujours une activité rémunérée. Selon la générosité de l’entreprise, cet accompagnement peut être fourni gratuitement ou à moindre coût.

Les retraités

Si les ressources totales des retraités (pension de retraite + autres revenus éventuels) sont faibles, ils peuvent bénéficier du Supplément Santé solidaire (en remplacement de la CMU-C et de l’ACS) gratuitement ou moyennant une petite cotisation.

Les retraités peuvent facilement modifier leurs contrats de santé personnels. Ils peuvent le faire même s’ils sont gravement malades. Le contrat « responsabilité et solidarité » qui constitue la grande majorité des contrats du marché interdit toute enquête sanitaire préalable.

Les points de vigilance

Certaines mutuelles imposent une limite d’âge, en-deçà de laquelle vous ne pouvez pas encore adhérer. Il n’est généralement possible d’y souscrire qu’à partir de 70 ans. Quiconque choisit de ne pas prendre de complémentaire santé pour des raisons financières, même temporairement, doit en tenir compte.

La qualité du service est aussi cruciale lors du choix d’une mutuelle senior. Les normes de qualité de la médecine complémentaire pour les personnes âgées diffèrent de celles pour les personnes actives et leurs familles. En plus, l’extension de la complémentaire santé de l’employeur n’est pas forcément intéressante. De nombreuses garanties incluses deviennent inutiles (forfaits maternité, orthodontie pour les enfants de moins de 16 ans, forfaits contraceptifs oraux, etc.), mais sont pourtant coûteuses. Parallèlement, d’autres protections sont devenues indispensables (hydrothérapie, prothèses auditives…). Or, elles ne font pas toujours partie du contrat initial ou peuvent comporter des garanties plus limitées.

Le choix d’une mutuelle senior ne dépend pas uniquement du rapport qualité/prix. Il faut aussi tenir compte de la répartition de la consommation des soins et des fournitures médicales pour les personnes âgées. En effet, elle est très différente de celle des jeunes travailleurs ou des familles avec enfants.

Si la plupart des organismes d’entraide proposent des formules qui couvrent les soins optiques et la dentisterie, certains soins considérés comme secondaires, pourtant essentiels avec l’âge ne sont pas toujours pris en charge. C’est le cas de la couverture des consultations d’experts, des prothèses auditives, des médecines douces et autres services médicaux complémentaires.

Le premier problème auquel sont confrontés les non-travailleurs est de devoir souscrire pour des contrats individuels. Pourtant, ils sont souvent plus chers (pas de cotisation patronale) et offrent une couverture plus limitée que les assurances collectives.

 

Selon une étude réalisée par la DREES (ministère de la Recherche, de l’Évaluation et de la Statistique), la proportion des contrats individuels de catégorie 3 n’était que de 11 % en 2016, contre 72 % pour les groupes.

Ensuite, il est essentiel de considérer les maladies liées à l’âge pour sélectionner les mutuelles seniors. Les éléments à inclure dans la formule doivent être sélectionnés en fonction des besoins en santé, en se basant sur les soins reçus au cours des deux à trois dernières années. Les consultations de spécialistes (oncologues, urologues, chirurgiens, etc.) peuvent dépasser le coût, voire ne pas respecter le Contrat d’accès aux soins (CAS). Privilégiez donc les mutuelles qui offrent la meilleure couverture sur ces postes. Les contrats avancés assurent une bonne protection en cas d’hospitalisation. Comparée aux dépenses engagées, l’assiette de remboursement de la sécurité sociale (BRSS) est généralement très faible, comme l’unité de soins ou les excédents de dépenses. 

Enfin, de nombreux services « de confort », comme la cure thermale ou le recours à des médecines douces (ostéopathie, acupuncture, etc.), se popularisent de plus en plus. Ils sont proposés en complément des traitements conventionnels, et contribuent même à la prévention des maladies. Dès lors, le niveau de prise en charge est un critère de choix important de la complémentaire santé.